Des négociations intenses et un bilan douloureux

Après l’annonce de plus de 80 licenciements par TX Group au sein des titres de Tamedia et ceux du groupe 20 Minutes, les négociations - débutées le 25 septembre - touchent à leur fin. Même si tous les moyens possibles ont été déployés, que les journalistes se sont fortement mobilisés à deux reprises, impressum déplore l’hermétisme des directions à toutes solutions proposées conjointement par l’association professionnelle et les représentations du personnel.

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Après plusieurs années de coupes dans les effectifs, TX Group se rend coupable, après deux mois de négociations, d’un licenciement qui s’apparente à l’un des plus grands démantèlements de l’histoire de la presse écrite en Suisse, notamment en Romandie. Les titres romands comme alémaniques, payants comme gratuits, sont touchés et plus de 80 emplois passent à la trappe. Alors que la Coordination des rédactions des publications romandes de Tamedia a présenté 19 mesures alternatives aux licenciements, que la Société des rédactions du Groupe 20 Minutes en a présenté 15 à son tour, les négociations ont tourné court.

impressum, partenaire social historique de la branche, est témoin d’une procédure de négociation complètement stérile : « Nous avons investi une énergie folle simplement pour gagner des délais respectables. Nous avons fait face à de fortes pressions des directions dans les deux procédures. L’accès aux chiffres, afin de pouvoir proposer des mesures alternatives, a été plutôt sommaire. Nous avons même été poussés à accepter un plan social selon l’adage du take it or leave it. A chaque fois les mesures alternatives ont été balayées du revers de la main. » Etienne Coquoz, secrétaire central à impressum et responsable pour la Suisse romande, constate que tout dialogue a été sciemment verrouillé. « La décision du groupe pour ce type de mesure est prise à Zurich des mois en amont. La période de consultations lors de licenciements collectifs devrait pourtant permettre d’ouvrir le dialogue entre employés et employeurs, mais TX Group l’a vu comme une simple formalité retardant des mesures d’économie déjà coulées dans le béton. »

Avec 100 personnes dans la rue à Lausanne le 25 septembre, et près de 500 à Zürich et Lausanne le 31 octobre, l’énergie et la combativité des collaborateurs et des collaboratrices du groupe ont su tout de même se faire entendre. Elles ont permis d’arracher péniblement aux négociations quelques aménagements dans les mesures d’accompagnement. Il s’agit ici d’un strict minimum, loin d’être suffisant et tout sauf à la hauteur des responsabilités sociales d’un groupe qui dégage autant de bénéfices.

Par ailleurs, impressum a appris qu’une fondation romande était prête à recevoir une demande de soutien de la part de certains titres touchés par les restructurations. « Si TX Group connait des difficultés financières si colossales que l’entreprise se voit contrainte de supprimer plus de 80 postes, alors il est clair que, pour impressum, aucune aide d’un tiers ne peut être refusée. »

Car toutes les alternatives pour alléger les mesures d’économies drastiques exigées par le groupe semble avoir été épuisées. Pour impressum, en huit semaines, des solutions ont été explorées avec le personnel lors d’une trentaine de séances, mais aussi avec la direction des deux entités cumulant une demi-douzaine de rencontres formelles, en accompagnant 3 délégations auprès des politiques cantonales vaudoises et genevoises, participant également aux trois manifestations du personnel. Les conseils individuels aux membres touchés par ces restructurations s’élèvent à une cinquantaine d’heures auxquelles s’ajoutent le temps nécessaire à l’expertise d’une défense collective de la branche, notamment en faisant valoir les closes de la CCT en Suisse romande.

Si impressum est déçue des résultats obtenus après une implication si forte pour trouver des solutions à travers le dialogue, l’association professionnelle salue la combativité des journalistes romands et alémaniques pour défendre leur travail et leur métier. Par leur engagement, les collaboratrices et les collaborateurs des rédactions ont fait front commun pour dénoncer la stratégie défaillante de leur direction. Ce combat participe aussi à sensibiliser le grand public à l’urgence de défendre la presse et sa diversité.

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